À la découverte des blockhaus de Royan Atlantique
De Ronce-les-Bains au nord à Semussac au sud, les derniers vestiges du Mur de l’Atlantique rythment la côte de beauté. Entre 1942 et 1944, les nazis édifient ce système de fortifications pour « blinder » le littoral face à l’éventualité d’un débarquement allié. En 2013, la Communauté d’Agglomération Royan Atlantique dénombre quelque 280 ouvrages le long d’un cordon d’une trentaine de kilomètres.
Comme des vaisseaux fantômes échoués sur le sable, ils hantent encore, par dizaines, la plage de la Grande Côte entre Saint-Palais-sur-Mer et La Palmyre. Ces monstres de béton sont continuellement fouettés par les roulis et submergés par les marées. Ils portent encore l’écho des salves d’artilleries et des bombardements aériens dont ils étaient les cibles au printemps 1945 lors de la libération de Royan. Déclenchée le 14 avril, l’opération dite « vénérable » bat les blockhaus allemands à revers. Le feu vient par la terre et non par les flots déjouant ainsi les plans initiaux d’Hitler.
Depuis sa déclaration de guerre aux États-Unis, Hitler redoutait en effet un débarquement allié depuis le front Atlantique. Cette crainte avait conduit le Troisième Reich à édifier un Mur dissuasif de fortifications sur plus de 4 000 kilomètres. Royan était d’ailleurs l’une des clés de voûte de cette véritable ligne de ciment et d’acier. La station balnéaire jouit d’une position stratégique dans l’esprit des états-majors. Elle commande, en effet, à l’entrée de l’estuaire de Gironde, l’accès au port de Bordeaux.
Royan transformé en forteresse
À partir de 1942, les forces d’occupation érigent la « perle de la côte de beauté » en véritable forteresse. Elles aménagent les grèves environnantes de sentinelles complantées de champs de mines dans le sillage d’une impressionnante panoplie d’obstacles anti-chars, barbelés, pieux, plots et « dents de dragon » (des blocs pyramidaux coulés dans du béton armé). Avec Royan pour pivot, le système de défense nazi se déploie sur l’ensemble de la presqu’île d’Arvert.
Le dispositif étire ensuite une barrière d’artilleries plus légères vers le sud, le long de la Grande Côte, au lieu-dit de Terre-Nègre près du phare éponyme de Saint-Palais-sur-Mer, jusqu’au quartier résidentiel du Chay dont le fort historique du XVIIIe siècle est intégré à l’Atlantikwall.
La construction du Mur de l’Atlantique est dirigée par l’Organisation Todt, un super-ministère chargé des Travaux Publics supervisé depuis 1942 par l’architecte Albert Speer favori du Führer. Elle mobilise des légions d’hommes, d’abord des volontaires allemands, puis des prisonniers espagnols, et même des ouvriers français. Les travaux débouchent sur l’édification, parfois à flanc de dunes ou de roches, d’ouvrages variés :
- abris en béton, pour la surveillance des côtes
- stations radar
- soutes à munitions
- tourelles
- bunkers individuels de type « tobrouk »…
Les blockhaus, vestiges de la Seconde Guerre mondiale
Sur la plage de la Grande Côte, une dizaine de blockhaus se désolidarisent progressivement de leur protection naturelle. Poussés par les vents d’ouest, ils commencent à glisser sur la plage dans les années 1950, se rapprochant toujours plus près de la ligne d’eau. D’autres, plus en arrière, se confondent avec la végétation de pins de la forêt de la Coubre. Les plus solidement arrimés au continent affleurent en pleine ville Citons par exemple le bunker réutilisé à l’entrée d’un camping de Saint-Palais-sur-Mer (157 avenue de la Grande Côte) ou le fort de béton visible le long du sentier pédestre du Puits de l’Auture.
Les sites les plus emblématiques pour découvrir les vestiges du Mur de l’Atlantique sur la Destination Royan Atlantique sont les suivants :
- Ronce-les Bains (plage du Galon d’Or),
- La pointe de Suzac (Saint-Georges-de-Didonne),
- La pointe de la Coubre,
- Le lieu-dit « Le Requin » aux Mathes (batterie Rest Adler Cosel),
- La plage de la Grande Côte à Saint-Palais-sur-Mer,
- La pointe du Chay
- Et le quartier Belmont à Royan (avenue du 4e Zouave).