Sur la route entre Royan et Bordeaux, on traverse un petit bourg au charme simple hors de l’attraction des villes et des stations balnéaires. Ce petit bourg, c’est le « Touvent » de Boutenac-Touvent. Les deux lieux-dits ont été rassemblés en 1972 pour devenir un seul village.
À moins de 5 km de Mortagne-sur-Gironde, la commune s’étend sur le vallon de Fondevine jusqu’aux rives de l’estuaire. Chacune des deux entités a son propre caractère :
- Touvent au nord, un bourg sur plateau calcaire.
- Boutenac au sud, un hameau au milieu des coteaux de la Gironde.
Prenez le temps de vous arrêter pour un pas de côté au cœur de la ruralité saintongeaise.
Touvent, un village rural sur la route de Bordeaux
Le nom « Touvent » s’utilise fréquemment en Saintonge pour les chemins ouverts au vent. Sur les coteaux de la Gironde, l’homme a su profiter de cet élément naturel en implantant des moulins. D’ailleurs, sur la route de Mortagne, l’ancienne tour du moulin de la Lande en est le dernier vestige sur la commune. Près de la forêt de Valleret, Touvent était un village de carrières où la pierre calcaire en était extraite.
Avec leurs coteaux baignés de soleil, les paysages de Boutenac-Touvent se distinguent par la présence de vignobles. Sur la route de la côte de beauté qui traverse le bourg, le laboratoire Mornet Œnologie conseille les professionnels et les accompagne de la vinification à la mise en bouteille aussi bien pour les vins charentais, le Cognac ou le Pineau des Charentes.
Depuis la place de la Mairie, partez à vélo sur le circuit VTT n°9 pour 14 km à la découverte des vignobles charentais et des champs céréaliers : maïs, froment, orge et pommes de terre. Le parcours est suffisamment facile pour s’adresser à toute la famille. Vous cheminez alors dans l’arrière-pays de la Charente-Maritime. Vous traversez les terres de Brie-sous-Mortagne puis Floirac avant de revenir à Boutenac-Touvent. Les lieux sont plein d’humilité, les générations passées ont modelé les paysages dans le respect de la nature.
Boutenac, à travers champs
Le nom « Boutenac » tirerait ses origines du vieux français et signifierait « d’où jaillit l’eau ». En témoigne le lavoir de Pissot (mot saintongeais désignant une source coulant d’un rocher). Il est constitué de timbres (bacs en pierre) abrités sous un balet (préau). Les femmes venaient y laver le linge pendant la journée et le soir venu, les hommes y abreuvaient les troupeaux. Dans les deux cas, c’était un lieu de discussion et d’échange sur la vie du village. Le lavoir n’est pas le seul vestige du petit patrimoine de Boutenac-Touvent. Au détour d’un chemin, l’ancien pigeonnier carré continue de protéger les oiseaux contre les migrateurs.
L’église Notre-Dame de l’Assomption avec son plan rectangulaire est la seule église gothique primitive « pure » du pays royannais. Elle date du XIIIe siècle, époque où l’art roman domine la Saintonge. Au milieu des paysages vallonnés des coteaux de la Gironde, son campanile à deux cloches se voit de loin depuis les chemins de campagne venant de Mortagne. Autre élément distinctif au-dessus du portail, l’oculus permet encore plus de distinguer Notre-Dame de l’Assomption des autres églises du pays royannais
Boutenac-Touvent a su conserver toute sa vocation agricole. Elle transmet à ses visiteurs une histoire de tradition et de mémoire qui permet de mieux appréhender la campagne du pays royannais.