Tracté par d’authentiques machines de la Belle Époque, le mythique train à vapeur, le Train des Mouettes, parcourt un trajet touristique de 21 km entre La Tremblade et Saujon.
Le train des mouettes et ses machines à vapeur mythiques
Elle a presque le même âge que la « Lison », la grosse locomotive à vapeur créée en 1890 par Zola dans « La Bête Humaine ». L’écrivain a d’ailleurs fait paraître ce premier roman après ses ultimes vacances à Royan en 1888.
En effet, la vieille machine Schneider qui couvre les 21 kilomètres de rails entre Saujon et La Tremblade remonte à 1891. Elle a vingt ans de plus que sa cadette, la déjà très ancienne Henschel. Sortie des usines Japy en 1912, on l’amène aussi en Charente-Maritime pour trouver un second souffle sur l’ancienne ligne gérée par la Compagnie du Chemin de fer de la Seudre. On l’inaugure en chauffe en juin 2015.
Sur son lourd vêtement d’acier noir, dont chacun des éléments a été fixé par de gros boulons saillants, la locomotive Schneider (modèle « Progrès ») arbore tous les attributs de la vieille dame à vapeur, siffleuse et fumante : cheminée, pompe à air, soupape, foyer, manomètre. Les 2 locomotives à vapeur sont classées au titre des Monuments Historiques.
Un entretien minutieux
Pour commencer, avant de la lancer sur la voie, une longue séance de préparation lui est nécessaire. Dans l’atelier où elle repose, à Chaillevette, les mécaniciens sondent donc, chaque jour, au marteau les essieux et les suspensions de ce monstre de 25 tonnes. Dans la cabine de pilotage, ils envoient ensuite le bois et le charbon dans la chaudière. Là, un tissu gorgé de pétrole déclenche la première flamme. Une lente mise en pression s’opère jusqu’à 11 bar. Les poumons de la locomotive émettent alors une profonde inspiration. L’engin, tiré par un locotracteur équipé d’un moteur diesel, sort de son écurie dans un panache de fumée. Sous la machine, le cendrier se vide de ses scories par une trappe. Les bielles de sa mécanique clinquante sont graissées une à une à l’aide de mèches trempées d’huile.
Des « plaques tournantes » depuis 2020
En 2020, on équipe le chemin de fer, propriété du conseil départemental de Charente-Maritime, de deux « plaques tournantes ». Elles sont raccordées à la voie au niveau des deux terminus de Saujon et La Tremblade. Ces deux dispositifs mécaniques montés sur pivot permettent ainsi à chaque aller ou retour de remettre la locomotive Schneider ou Henschel dans le sens de la marche, cheminée vers l’avant. Une attraction de plus pour les touristes car la manœuvre, spectaculaire, se fait en public.
Un parcours entre champs et marais
L’association Trains et Traction exploite le Train des Mouettes depuis 2008. Ce cheval harnaché de fer traverse les terroirs typiques de Charente-Maritime à 25 km/heure, vitesse de pointe ! Sur le trajet, le long de l’estuaire de la Seudre, se succèdent marais salants et paysages ostréicoles. Le transport des huîtres vers Bordeaux et Paris a d’ailleurs longtemps été l’activité principale de cette ligne secondaire. Lors de son ouverture en 1876, elle traçait sa route jusqu’au chenal de la Grève, à La Tremblade. Cependant, on défère cette portion au début des années 1980.
Un restaurant à bord du train des mouettes
Depuis 2021, le Train des Mouettes met en service un train-restaurant, baptisé Seudre Océan Express. Équipé de 2 voitures de première classe aménagées en wagons-restaurants, le train propose à ses passagers de dîner à bord. À travers de larges baies vitrées, on en profite pour contempler les paysages de la Seudre. Les chefs préparent les repas à base de produits du terroir : huîtres, coquillages, poissons… afin de mettre à l’honneur la gastronomie locale. Chaque voiture a une capacité d’accueil de 44 convives, par tables de 2 ou 4 personnes. Les services ont lieu les mercredis et vendredis soir, de mi juillet à fin septembre.
Durée de la vidéo : 4 minutes 27
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