L’église d’Arces domine les marais de l’estuaire de la Gironde, perchée sur son promontoire rocheux entouré de vignes. Les chevaliers Gamon de la maison de Mortagne la confièrent à l’abbaye Saint-Étienne de Vaux. Depuis ses premières mentions en 1086, cette église témoigne de siècles de foi et de transformations architecturales majeures.

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L'église Saint-Martin

Un voyage à travers les âges architecturaux DE L’Église D’Arces

L’église Saint-Martin, édifiée au XIIe siècle dans le style roman saintongeais, présente un plan en croix latine typique. La nef unique, le transept peu saillant et l’abside voûtée en cul-de-four ont évolué au fil des siècles. Aux XIVe et XVe siècles, deux chapelles seigneuriales gothiques ont remplacé les absidioles du transept. Alors que le clocher octogonal a été reconstruit au XVIIIe siècle.

Face à l’état de dégradation de l’église, des travaux de restauration d’envergure se mettent en place. Ils protègent ainsi ce monument du patrimoine français. Le chantier de la chapelle de Brésillas a débuté en 2018. Il a alors permis la réfection des toitures, un travail essentiel pour préserver le décor peint des infiltrations d’eau.

Un monument historique vivant

Classée Monument Historique en 1911, l’église Saint-Martin d’Arces est bien plus qu’un édifice architectural. Elle représente aussi un témoignage de l’histoire locale et de la foi médiévale. Les influences de l’art roman et gothique se mêlent harmonieusement dans cette église. Ses travaux de restauration ont révélé des fresques et décors peints fascinants. Ces derniers offrent ainsi un aperçu rare de la vie et de la piété religieuse de l’époque.

la chapelle peinte de l'église d'Arces

Un trésor artistique découvert

En 2018, lors de la restauration de la chapelle de Brésillas, on découvre des décors peints exceptionnels. Ces fresques, probablement datées du XVe ou XVIe siècle, étaient dissimulées sous des couches de badigeons blancs. Elles représentent une scène emblématique de la Passion du Christ, connue sous le nom d’« Arma Christi ». On y distingue des anges entourés d’un halo divin portent des instruments symboliques tels que la colonne de la flagellation, les clous, le glaive de saint Pierre et la croix.

la Passion du Christ, connue sous le nom d'« Arma Christi »

Un travail minutieux de restauration redonne vie à ces décors, utilisant la technique du « tratteggio ». Cette technique consiste à appliquer de petits traits verticaux pour restaurer les fresques tout en respectant l’intégrité des fragments originaux. Ces restaurations ont également révélé des litres funéraires, des bandes noires ornées des blasons des seigneurs inhumés dans l’église.

Déchiffrer les scènes religieuses cachées de l’église d’Arces

le martyr de saint Laurent

Certaines des fresques découvertes représentent des scènes religieuses énigmatiques. Par exemple, une scène montre un corps allongé avec une auréole autour de la tête, entouré de deux silhouettes armées. Cette image évoque le martyre de saint Laurent. Diacre romain, il refuse de livrer les richesses de l’Église. Deux bourreaux brûlent alors ce martyr à vif sur un gril. Une autre fresque montre une tour crénelée à trois fenêtres. Elle symbolise ainsi sainte Barbe. Le père de cette martyre chrétienne la décapite après qu’elle ait refusé un mariage arrangé et qu’elle ait choisi de se consacrer au Christ.

Le martyr de sainte Barbe

Ces découvertes s’apparentent à une véritable enquête artistique. Identifier les saints représentés requiert une analyse minutieuse de leurs attributs spécifiques, tels que les palmes du martyre ou les symboles de la Trinité.

Fresques ou peintures murales ? Une distinction essentielle

Il est essentiel de préciser que, bien que l’on parle couramment de fresques pour désigner ces décors, le terme exact serait plutôt « peinture murale ». En effet, les fresques se réalise à l’eau sur un enduit frais (a fresco), tandis que les peintures murales s’exécutent sur un enduit sec (a secco). Cette distinction met en lumière la diversité des techniques artistiques utilisées à l’époque médiévale.

Redonner vie à l’histoire médiévalE

La renaissance artistique de l’église Saint-Martin d’Arces permet de faire revivre une part oubliée de l’histoire médiévale de la région. Ces restaurations permettent également de préserver un patrimoine architectural et artistique exceptionnel pour les générations futures.

Appel à la préservation du patrimoine

Face aux ravages du temps et des éléments naturels, la préservation de l’église Saint-Martin nécessite un engagement collectif. La Fondation du Patrimoine et ses bénévoles œuvrent sans relâche pour protéger ce joyau du passé et le transmettre aux générations futures. Chaque contribution à ce projet de restauration est ainsi une manière de participer à la préservation d’un héritage culturel précieux.

Prochaines étapes de la restauration de l’église d’Arces

De futurs projets incluent la restauration de la chapelle de la Vierge, ainsi que la mise en valeur de la nef et de la crypte, récemment révélée sous le transept. Ces travaux promettent de nouvelles découvertes, car les éléments cachés depuis la Révolution sont nombreux. La persévérance des générations passées se reflète dans chaque pierre restaurée, témoignant de l’importance de protéger notre patrimoine commun.

La préservation des décors peints, en particulier ceux protégés par la chaux, est un rappel de l’importance de sauvegarder notre héritage culturel pour les générations futures.

entrée de l'église d'Arces par l'escalier

Contribuer à la sauvegarde d'un patrimoine inestimable

Soutenir la restauration de l’église Saint-Martin d’Arces-sur-Gironde, c’est non seulement préserver un monument historique, mais aussi redonner vie à une partie précieuse de l’histoire médiévale locale. Grâce à ces efforts, les générations futures pourront continuer à admirer ce trésor artistique et architectural, témoin de la foi et de l’histoire de la région.

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