Avec ses 34 plages de sable fin, Royan Atlantique est un territoire côtier, proche de la nature. Tout le long de la Côte Sauvage (20 km), les dunes abritent un écosystème singulier. La végétation y est particulièrement vulnérable. Ce littoral, propice à la promenade, offre un panorama unique entre océan et forêt.
Les dunes littorales, un milieu fragile
Notre territoire abrite tous les stades de la dune :
- dune embryonnaire
- dune blanche (mobile)
- et enfin dune grise (fixée).
Chacun de ces états abrite une faune et une flore adaptées à des conditions extrêmes : embruns salés, vent, température, eau douce rare…
Les différents types de dunes
La dune embryonnaire est la partie située sur le haut de la plage. Elle est ainsi la plus exposée aux assauts de l’océan et du vent. C’est là que l’on trouve la laisse de mer, formée par les différentes marées. Elle sert de refuge aux oiseaux. Elle permet également à quelques espèces végétales halophiles de se développer : le pourpier de mer, l’euphorbe des dunes, le cakilier maritime…
À l’arrière, le niveau de la dune s’élève, c’est la dune blanche. C’est la partie haute du cordon dunaire, reconnaissable par sa végétation principalement composée d’oyats. Bien que ces plantes aux racines profondes permettent de fixer le sable, la dune blanche est mobile car soumise aux caprices du vent.
En s’éloignant encore de la plage vers les terres, on trouve enfin la dune grise, qualifiée ainsi en raison de la couleur des plantes qui s’y développent. Les mousses et les lichens constituent une part importante de cette pelouse basse. Lui succède la dune boisée qui joue un rôle majeur dans la fixation des sables. Elle est issue des boisements artificiels des dunes au XIXe siècle.
Un écosystème à préserver
Cet écosystème dunaire particulier est considéré comme un habitat à forts enjeux écologiques à l’échelle de l’Europe. Il est classé en zone Natura 2000. Les principales menaces de cet environnement très dynamique sont d’origines humaines : nettoyage de plage enlevant les laisses de mer, sur-fréquentation, piétinement, circulation sur les dunes, pollution… Mais elles sont aussi naturelles : courants marins, tempêtes et plus largement le changement climatique. La Côte Sauvage est une des côtes les plus mobiles de France. Par exemple, le secteur de la plage de l’Embellie a reculé de 160 mètres au cours des 7 dernières années. Le recul de la plage de la Grande Côte est lui aussi impressionnant. Les forêts protégeant notre territoire contre les érosions naturelles sont la première ligne de défense ainsi que les dunes, blanches et grises.
Soucieux de la préservation de ce patrimoine naturel, des dispositifs de conservation existent. Premièrement, l’installation de ganivelles canalise le public et limite le piétinement des zones les plus sensibles. Deuxièmement, la création de zones refuges pour la faune et la flore. Et troisièmement, l’accompagnement des secteurs où la dune s’accroît naturellement. Ces dispositifs sont importants. En effet, le piétinement des dunes entraîne l’écrasement des plantes qui fixent le sable et les stabilisent. Ce phénomène accélère ainsi l’érosion du cordon dunaire.
Le gravelot à collier interrompu, une espèce protégée
Les dunes abritent de nombreuses espèces (oiseaux, amphibiens, insectes, etc.) sensibles au dérangement. C’est particulièrement le cas au printemps et aussi en début d’été où la saison de reproduction bat son plein. Et aussi en hiver où les oiseaux font le plein d’énergie en préparation de leur migration.
Une des espèces phares de nos dunes est le gravelot à collier interrompu. La Côte Sauvage accueille 30% de la population charentaise au moment de la reproduction, entre avril et juillet. Cette espère « en danger » est sur la liste rouge des oiseaux nicheurs du Poitou-Charentes. Ce statut s’explique par son mode de reproduction : le gravelot fait son nid directement sur le sable ! Grâce à un littoral en bonne santé, il y trouve le gîte et le couvert, notamment grâce aux laisses de mer, composées de débris naturels déposés à chaque marée, dont le ramassage doit être évité. Ces laisses de mer sont notamment à la source des formations des dunes. Tout est donc relié !