Les vins charentais sont le fruit d’une tradition viticole riche et ancienne, solidement ancrée dans le terroir local. Reconnus par l’Indication Géographique Protégée IGP Charentais, ces vins authentiques se distinguent par leur diversité et leur qualité.

Qu’est-ce que l’IGP “charentais” pour les vins ?

L’Indication Géographique Protégée IGP “Charentais” est la dénomination reconnue depuis 2009 aux vins charentais rouges, rosés et blancs. Pour obtenir cette distinction, ils doivent respecter un certain nombre de critères de qualité, établis dans un cahier des charges validé par les pouvoirs publics. Ce label européen garantit notamment que la récolte des raisins, leur transformation et l’élaboration des vins sont réalisés en Charente et en Charente-Maritime. Dans ces deux départements, entre 1 500 et 2000 hectares sont inclus dans le périmètre de l’IGP, dont les Vignobles Royan Atlantique. Le texte fixe également d’autres normes en termes de vinification et de rendement de production.

On autorise l’utilisation de 26 cépages, variétés particulières issues de croisements parfois très anciens. On retrouve principalement, par exemple :

Pour les blancs :

  • le colombard
  • le sauvignon blanc
  • le chardonnay

Pour les rouges :

  • le merlot
  • le cabernet-sauvignon
  • le cabernet franc

L’IGP n’intègre pas les spiritueux comme le Cognac, ni les vins de liqueur comme le Pineau des Charentes. Ces deux breuvages bénéficient l’une comme l’autre d’une Appellation d’Origine Contrôlée.

Main tenant une grappe de raisin rouge

Les étapes de fabrication des Vins charentais

1. Les vendanges

Les vendanges, c’est la période tant attendue où les raisins, à maturité, sont récoltés par les vignerons pour être transformés en vin. Sur notre territoire, cette opération se déroule entre septembre et octobre, selon les conditions climatiques et la variété des raisins. En règle générale, les cépages blancs arrivent à maturité en premier et sont donc vendangés avant les cépages rouges.

Pendant cette période, les équipes de vendangeurs coupent soigneusement les grappes à la main ou à l’aide de machines pour les récolter. Puis, elles sont acheminées jusqu’au cuvier. Débute alors le processus de vinification, la transformation du fruit en vin.

Vendanges mécaniques au cœur des Vignobles Royan Atlantique

Quelle différence entre vendanges mécaniques et vendanges manuelles ?

Les vendanges mécaniques permettent de vendanger une grande surface en peu de temps. C’est un avantage en cas de mauvais temps. Elles sont aussi moins coûteuses. En cas de fortes chaleurs la journée, on peut également vendanger la nuit, à la fraîche. Cela évite une éventuelle détérioration des grappes durant leur acheminement jusqu’au cuvier.

Les vendanges manuelles permettent un meilleur tri des grappes de raisin. Elles permettent aussi de moins les abimer et de moins détériorer le pied de vigne qui se trouve secoué avec la machine.

2. L’égrappage et le foulage

Une fois devant le cuvier, bâtiment dans lequel va s’opérer la vinification, on sépare les baies de la rafle (tige qui maintient les grains). Ensuite, on éclate les baies dans un fouloir pour libérer la pulpe avant de les acheminer par un tuyau dans les cuves.

3. Le remontage – pour les vins rouges

Une fois la cuve remplie, les peaux et les pépins vont remonter à la surface et s’agglutiner pour former “le chapeau de marc”. On se retrouve donc avec deux parties distinctes dans la cuve. À sa base, le jus et à son sommet, le chapeau de marc. Seule la peau est colorée. À l’intérieur de la baie, la pulpe est transparente.

L’opération que l’on appelle “remontage” va donc permettre la coloration du jus. À l’aide d’une pompe, on envoie le jus en haut de la cuve pour qu’il passe à travers les peaux et se colore. On réalise cette opération plusieurs fois. Pour obtenir un rosé dit de “saigné”, on laisse le jus très peu de temps en contact avec la peau, afin qu’il ne se colore pas totalement.

Pour les vins blancs, les grappes de raisin sont la plupart du temps pressées entièrement, puis acheminées vers la cuve.

4. La transformation du jus de raisin en vin : les fermentations

Dimworks
Cuve de remontage pendant les vendanges

Il faut en moyenne 2 à 3 semaines pour que les fermentations se terminent. Durant la première fermentation, le sucre se transforme en alcool grâce aux levures, présentes naturellement ou ajoutées. Pendant la deuxième fermentation, l’acidité du vin est réduite par les bactéries. À ce stade, notre moût de raisin est enfin devenu du vin.

Pour les vins blancs, la fermentation malolactique est stoppée volontairement la majeure partie du temps. En effet, le but est de garder plus d’acidité, ce qui lui procure sa sensation de fraîcheur en bouche.

5. L’élevage et la mise en bouteille

Le temps d’élevage peut varier de quelques mois à deux ans, selon le type de vin que l’on recherche.

Quelle différence entre élevage en cuve et élevage en barrique ?

L’élevage en cuve permet d’obtenir des vins légers et fruités. Par contre, lorsqu’on élève le vin en barrique, on obtient des vins plus puissants et complexes en arômes.

À la fin de l’élevage, le vin est filtré puis mis en bouteille.

À quand remonte la production de vins charentais dans la région ?

On identifie les premières traces de viticulture dès la période gallo-romaine (fin du IIIe siècle de notre ère). Soit plus d’un millénaire avant que le Pineau des Charentes et le Cognac ne soient “inventés” et ne deviennent progressivement les productions dominantes sur le territoire. D’abord concentré en Saintonge, le vignoble local amorce son premier décollage à partir de la deuxième moitié du XIIe siècle. Cela se fait sous l’impulsion d’Aliénor d’Aquitaine et de son mari Henri II Plantagenêt, également roi d’Angleterre. Par son entremise, le vin charentais trouve alors de nouveaux débouchés auprès de la noblesse d’Europe du Nord.

Sur place, l’essor de l’activité se fait sentir avec l’apparition et le développement d’exploitations de plus en plus nombreuses le long du fleuve. Cet axe économique est stratégique pour le transport des biens destinés à l’export vers les navires marchands qui mouillent sur les côtes de l’Atlantique, dont le port de commerce à Royan. De cette époque (XIIIe-XIVe siècles) date l’élaboration de cépages plus qualitatifs. Parmi eux, on retrouve le colombard, né d’un croisement naturel entre le chenin blanc (originaire des Bords de Loire) et le gouais. Très répandu lors de la période médiévale, ce dernier fut sans doute introduit en France par les Romains juste après la conquête de la Gaule, il y a plus de 2000 ans.

Après une longue période de déclin lié aux ravages causés par le phylloxéra (1875), le secteur des vins tranquilles retrouve une dynamique à partir des années 1970. Les productions de qualité se voient attribuées l’appellation “Vin de Pays Charentais” en 1981. Ce label correspond désormais depuis 2009 à l’Indication Géographique Protégée “Charentais”.

Portrait de territoire

Aujourd’hui, l’amour du vin continue à se transmettre de génération en génération. On découvre le portrait de Mélanie Guérin, viticultrice amoureuse de son territoire.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

Ce contenu vous a été utile ?