Les chapelles autour de Royan jouent un rôle discret dans l’histoire du patrimoine local. Malgré tout, leur présence dans le paysage architectural ne cesse d’intriguer. Dans un article précédent, on vous a déjà parlé de la Chapelle des Aviateurs à St-Palais-sur-Mer. Rien que son nom donne envie d’en savoir plus, non ?
Mais ce n’est pas la seule à mériter notre intérêt. Ici, on va explorer l’univers simple et modeste de ces lieux de prière. Nos chapelles se dressent comme des témoins silencieux de la foi chrétienne, portant en elles une mémoire profonde. Comment sont nés ces édifices uniques qui perdurent à travers le temps ? Quelles sont leurs histoires ? Leurs significations ?
Alors, on prend son bâton de pèlerin et on part à leur rencontre.
(On vous promet, ça ne sera pas un chemin de croix !)
La chapelle Saint-Jean de Marne-Yeuse, enfant de la Reconstruction
On commence par Royan. Nous voici au cœur du quartier Marne-Yeuse. Si on cherche bien, on se retrouve face à une petite chapelle se dressant timidement à l’ombre des immeubles. Témoignage vivant de l’après-guerre, la chapelle Saint-Jean est l’un des cinq édifices paroissiaux de la ville. On connaît également les églises Notre-Dame, Saint-Pierre, Notre-Dame de l’Assomption (ou « église du Parc ») et Notre-Dame des Anges (à Pontaillac) . Elle voit le jour en 1959. Elle surplombe alors le marais de Pousseau, sur une colline appelée “Côte 304” (nom donné au quartier par la suite). Ce nom évoque les cités provisoires construites dans l’immédiat après-guerre pour abriter les sinistrés des bombardements de 1945. La détermination de nombreux habitants, comme Georges Guionneau, donne naissance à cette chapelle, selon les vœux du Père Laurent.
Au départ, lieu de culte, elle devient un espace de rassemblement pour la communauté locale, en particulier pour les jeunes. Un groupe de catéchisme y trouve sa place. Pendant les années 1970, la chapelle connaît son âge d’or. Elle continue alors d’évoluer par des embellissements, des dons de ventilateurs pour les étés chauds et l’installation d’un système de chauffage moderne. Malheureusement, au cours des décennies suivantes, la fréquentation des messes décline. La chapelle a néanmoins survécu et continue d’accueillir le culte.
La chapelle de l’Assomption-de-Notre-Dame, une querelle de clochers
On prend maintenant la direction de la plage de Pontaillac. Sur le chemin des carrelets, un bâtiment attise souvent la curiosité des baigneurs, surfeurs ou simples promeneurs du quartier. La chapelle de l’Assomption-de-Notre-Dame est également connue sous le nom de chapelle de Pontaillac. Son histoire est liée à la mode des bains de mer. À l’époque, la Côte de Beauté se transforme profondément et attire une clientèle aisée.
L’entrepreneur Jean Lacaze achète des terrains pour développer un lotissement. Mais l’absence d’une église propre à accueillir les fidèles conduit à un débat houleux sur son emplacement. Pour contourner ce problème, le comte de Verthamon fait construire une église sur la falaise Nord de Pontaillac. Cette localité est administrativement sur la commune de Vaux-sur-Mer. Elle est donc située en dehors de la juridiction de l’abbé Mazure, curé de Royan. Ainsi, la première pierre de cette chapelle est posée en 1870.
Cependant, cette chapelle se révèle rapidement insuffisante en termes de capacité d’accueil. L’église Notre-Dame-des-Anges, située avenue de Paris, la remplace ainsi en 1891. La chapelle de Pontaillac, de style néo-gothique, conserve aujourd’hui sa simplicité architecturale et devient une habitation privée.
La chapelle Notre-Dame-des-Pins, à l’abri des arbres
Pour continuer la découverte des chapelles autour de Royan, on longe le bord de mer. On se rend à La Palmyre. La chapelle Notre-Dame-des-Pins est un bel exemple de connexion entre la foi et la nature. Inaugurée en 1991, elle trône au milieu d’une pinède. Elle est construite en plein air, à l’image des traditions chrétiennes de célébration en plein air. Même pendant l’effervescence estivale, le calme règne ici.
Le premier édifice est détruit car jugé insuffisant aux besoins du culte. La nouvelle chapelle se compose de quatre travées avec une charpente de pin maritime. Elle offre une ouverture à 360° sur la nature environnante. Au-delà de sa fonction première, c’est un lieu de repos et de quiétude accessible à tous les promeneurs.
La chapelle Saint-Joseph, pour une communauté balnéaire
On termine notre périple dans le quartier balnéaire de Ronce-les-Bains. Créé au XIXe siècle, il nécessite des infrastructures adaptées, y compris des lieux de culte. La chapelle Saint-Joseph est un exemple d’efforts communautaires pour répondre aux besoins spirituels de la population, alors en plein essor.
L’abbé Fanton et l’abbé Jeandeau acquièrent un terrain en 1895 pour ériger un premier oratoire. Rapidement, il est agrandi en 1908 et cédé au père Marchais en 1913. À son tour, il le donne au diocèse en 1927. Au fil des années, la chapelle connaît plusieurs agrandissements pour répondre à l’afflux de fidèles, malgré des dimensions modestes. Elle est aujourd’hui un lieu de culte historique et le témoin d’une communauté résiliente.
Ces chapelles autour de Royan, chacune avec son histoire unique, sont des trésors d’architecture. Elles témoignent des efforts déployés pour maintenir la foi vivante dans des époques de transformation et parfois d’incertitude. Elles représentent un véritable patrimoine religieux et culturel, rappelant ainsi l’importance de la foi dans la vie et l’histoire des communautés locales.
Pour en apprendre plus sur les chapelles : les Chapelles Classées de France
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