Les coureurs de la plus célèbre épreuve cycliste au monde sont de retour à Royan le 8 septembre 2020. Ce n’était plus arrivé depuis… 1972. Royan entrait alors dans la grande histoire du Tour de France comme « ville-étape ».
La Grande Boucle de retour à Royan en 2020
Décalé à la fin de l’été en raison de l’épidémie de Covid-19, le Tour de France renoue avec le plat des routes de Charente-Maritime. Le département ne figurait plus à son programme depuis 1997. Le Tour faisait alors un passage-éclair par Saujon lors de la 7e étape entre Marennes et Bordeaux, le samedi 12 juillet.
Un français prend le jaune à Royan en 1972
Pour Royan, l’attente est plus longue encore. La station balnéaire n’est plus apparue au menu de la Grande Boucle depuis 1972. Cette année-là, Royan est « ville étape » de la compétition sous l’ère du champion belge Eddy Merckx. Il en est à son troisième trophée consécutif. Le 5 juillet, Royan accueille l’arrivée d’une étape en provenance de Vendée. C’est le français Cyrille Guimard qui remporte l’épreuve au sprint, à 20 mètres de la ligne. Il chipe, pour l’occasion, le maillot jaune à l’« Ogre de Tervueren ». Le lendemain, les coureurs repartent vers Bordeaux.
Bordé de villas et ouvert sur la mer, le boulevard Frédéric Garnier offre un cadre spectaculaire à la course. Avec sa longue ligne droite, il s’impose naturellement comme un terrain propice aux « finisseurs ». Des experts de la discipline y font des étincelles, par exemple :
- le flamand Daniel Van Ryckeghem le 5 juillet 1968 (étape 8 Nantes-Royan en 5h25 minutes)
- le belge, Albert van Vlierberghe, vainqueur en 1966 d’une très longue étape Angers-Royan (252 kilomètres en un peu plus de 7 heures)
- l’italien Pierino Baffi qui remporte le sprint au même endroit, en 1958, sur une chaussée rendue humide et glissante par de fortes averses estivales (étape 10, Saint-Nazaire-Royan).
Rétrospective sur l’étape 10 de 1958
Durée de la vidéo : 6 minutes 22
Cette ligne d’arrivée boulevard Garnier, devenue mythique, est instituée dès 1937 lorsque Royan accueille son premier « Tour ». Le lieu est réutilisé l’année suivante, mais pas en 1939. En effet, lors du troisième passage consécutif de l’épreuve dans la cité balnéaire (et à deux mois de la déclaration de guerre à l’Allemagne nazie), l’arrivée des coureurs est déplacée sur un terrain plus pentu du centre-ville, boulevard Georges Clémenceau.
Royan, « ville-repos » dans l’histoire du tour de france en 1938
1938 est une édition spéciale pour Royan. Les organisateurs de la Grande Boucle font de la « perle de l’Atlantique » une des « villes-repos » de la compétition. Avant de s’engager dans une sixième étape vers Bordeaux (198 km), les 96 coureurs du peloton stationnent sur place tout un week-end, du vendredi 8 au dimanche 10 juillet. Pour l’occasion, ils logent dans des hébergements à Royan.
Leur séjour prolongé régale le public et les commerces locaux. Il fournit aux élus l’occasion de dérouler tout un programme de festivités en l’honneur de ces athlètes. On organise des séances de cinéma en plein air, une soirée sportive au Casino municipal (face à la Grande Conche), des feux d’artifice, un concours de bicyclettes fleuries… Dans les rues, deux jours durant, les chasseurs d’autographes suivent les vedettes de l’épreuve.
Neuf ans plus tard, en 1947, Royan est au programme du premier Tour de l’après-guerre. Il n’y en a pas en 1946. Elle sort tout juste meurtrie d’une lourde campagne de bombardements menée deux ans plus tôt par les forces alliées. Son centre-ville, encore inaccessible, est écarté du trajet. Les coureurs font alors un bref passage à Pontaillac, Façade de Verthamon (front de mer). L’endroit figure à nouveau sur le parcours 2020.